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« La ferme aux maléfices » d’Edouard Brasey

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « La ferme aux maléfices »
Auteur : Edouard Brasey
Genre : Thriller psychologique / Fantastique / Horreur
Éditeur : France loisirs

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résumé du livre

Dans l’arrière-pays provençal, une ferme fut autrefois le théâtre d’un sanglant massacre. 90 ans plus tard, Géraldine hérite de la propriété et s’y installe. L’occasion d’un nouveau départ pour la jeune femme et son mari, qui attendent leur premier enfant. Mais ses premiers pas dans cette nouvelle demeure laissent une impression d’angoisse à Géraldine… De sombres secrets hanteraient-ils encore l’idyllique demeure ?

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Ma critique

Présenté comme thriller ésotérique lors de la dernière réunion du club des lecteurs, j’avoue que j’attendais beaucoup de cet ouvrage… En effet, j’apprécie grandement lorsque le surnaturel vient s’ajouter à une ambiance pleine de suspense et de mystère comme le font si bien Sire Cédric, Stephen King ou James Herbert. couv66091405Malheureusement, si Edouard Brasey s’est inspiré des maîtres, il n’a pas forcément réussi à faire aussi bienL’intrigue commençait plutôt bien grâce à un retour dans le passé en 1928 avec un sinistre massacre d’une famille de fermiers qui m’a donné des sueurs froides. En effet, adultes comme enfants se sont fait sauvagement assassiner par deux adolescents… L’auteur n’est d’ailleurs pas avare en détails ! Il y a de quoi donner la nausée aux âmes sensibles et rendre mal à l’aise la plupart des lecteurs ! Ce carnage épouvantable a marqué les lieux et les esprits des villageois qui, des générations plus tard, perçoivent toujours l’endroit comme maudit… Sans le savoir, Géraldine, future maman, va atterrir dans la ferme au passé sanglant grâce à un héritage. Avec son mari Jean-Louis, elle va avoir pour projet de rénover la bâtisse pour en faire une maison d’hôtes. Très vite, elle se rend compte que son projet sera difficile, puisque la plupart des villageois refusent de mettre les pieds dans la maison ou de l’aider à faire les rénovations. Des visions des enfants décimés la hantent, tandis qu’un sentiment de malaise la gagne progressivement. Pire : son mari change peu à peu de comportement. Il devient plus irascible, colérique, violent et rancunier. Lorsqu’il finit par engager Max, un cuisinier guyanais, il finit par complètement délaisser son épouse.

On assiste au déclin de ce couple et aux doutes qui hantent progressivement Géraldine. Le rythme est très lent, mais progressif, ce qui permet à l’ambiance de s’implanter petit à petit. Comme chez Stephen King, on sent que la tension monte progressivement et qu’elle va devenir explosive durant les derniers chapitres. Là-dessus, l’auteur a réussi à proposer une atmosphère étrange, dérangeante, malsaine et entrainante. On a vraiment envie de savoir comment tout cela va aboutir. La narration alternée permet au lecteur de suivre les péripéties de Géraldine et le passé de la ferme. On découvre alors comment et pourquoi le massacre a eu lieu en positionnant l’intrigue du côté des deux meurtriers. J’ai trouvé l’alternance judicieuse, car cela permet de rajouter une tension supplémentaire. On se doute qu’il y a un lien entre les deux récits et on cherche à savoir lequel. C’est malheureusement là où j’ai été en partie déçue. Très vite, j’ai compris qui étaient réellement certains personnages et ce que cela entraînait. Cela saute aux yeux trop tôt ! Plusieurs rencontres vont aiguiller le lecteur ainsi que Géraldine qui va se mettre des œillères bien trop longtemps alors que l’évidence est juste sous ses yeux… Sa naïveté m’a d’ailleurs exaspérée. J’ai eu l’impression que l’héroïne subissait et restait passive. J’ai aussi trouvé qu’elle manquait de lucidité et de dynamisme, ce qui a fait que je ne me suis pas spécialement attachée à elle. Il en va de même pour les autres protagonistes comme Jean-Louis, Sauveur, le prêtre, Max ou Marguerite la sorcière. Certains comme Max et Sauveur ont réussi à titiller ma curiosité cependant, je ne me suis pas attachée à eux pour autant. La conclusion m’a également déçue. Certes, l’atmosphère était oppressante et explosive toutefois, tout s’est résolu bien trop rapidement !!! La situation s’est terminée en un paragraphe, puis a directement enchaîné sur un prologue non expliquant les faits que le lecteur avait déjà compris… Cela m’a beaucoup déçue…

La base du scénario était prometteuse et le côté ésotérique m’a bien plu. Cela m’a rappelé l’ambiance de « La mère des eaux » de Rod Marty… Difficile d’en dire plus sur le côté paranormal sans tout vous révéler… Sachez cependant qu’Edouard Brasey a bien développé cet élément. Si vous aimez les thrillers surnaturels et l’occulte, nul doute que vous apprécierez cette intrigue. À mon sens, c’est l’un des points forts de ce roman. « La ferme aux maléfices » est donc un ouvrage avec un rythme lent mais qui monte crescendo jusqu’à devenir incroyable. De plus, le fait que le récit se base sur un fait divers réel (un massacre ayant vraiment eu lieu en Haute-Provence), a rendu cette lecture encore plus prenante et angoissante. Malheureusement, le manque d’attache aux protagonistes, la résolution évidente du scénario et la fin expéditive a fait que je suis finalement ressortie très déçue par cette lecture. Si la conclusion avait été différente, je pense que mon avis n’aurait pas été aussi négatif… Dommage !

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clubdeslecteurs

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Citations

– Il doit bien y avoir une raison logique, tout de même ?
– Pas forcément. Il y a des choses qui ne devraient pas exister et qui existent quand même. Le monde est plein de sortilèges dont on n’a pas idée. Si on ne les voit pas, c’est qu’on n’y fait pas attention, un point c’est tout. Ou alors on ne veut pas les voir.

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Je pense que toutes les maisons ont une mémoire. Elles sont comme des éponges, elles boivent les émotions de ceux qui y ont vécu. Bous aurez beau nettoyer le sol, repeindre les murs, il reste toujours quelque chose…

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La vie est une pièce de théâtre, mi comédie mi tragédie, dont on doit soigner l’ultime réplique avant que le rideau ne tombe.

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Ma note

♥ 2,5/5

4 réflexions au sujet de « « La ferme aux maléfices » d’Edouard Brasey »

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