Littérature jeunesse·Science Fiction·Young adult

« Après l’apocalypse » (The Rain T2) de Virginia Bergin

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « Après l’apocalypse » (The Rain T2)
Auteur : Virginia Bergin
Genre : Science-Fiction / Post-apocalyptique / Littérature pour ados – Young adult
Éditeur : Bayard

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résumé du livre

Je m’appelle Ruby Morris. Je déteste la pluie. Je vais vous dire un truc étrange au sujet des apocalypses, un truc que je ne savais pas avant d’en vivre une. Ça a l’air assez horrible, hein ? Faites-moi confiance… Ça peut toujours être pire. C’est ce qui arrive quand vous êtes seul, qu’il y a eu une apocalypse mondiale et que vous espérez l’arrivée de votre père comme il l’avait promis, mais qu’il ne se pointe pas. Alors qu’est-ce que vous allez devenir ? Et chaque jour, vous essayez de ne pas vous poser la question… Tout va bien se passer. Ou pas…

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Ma critique

Après avoir trouvé le premier tome original, prometteur et sympathique à suivre, je n’ai pas hésité à acquérir le second et dernier opus de la saga pour connaître le destin de Ruby, une héroïne à la gouaille décapante… Si vous avez accroché au début de la série, nul doute que cette suite saura vous convaincre, car elle est dans la même veine ! En effet, on retrouve les mêmes éléments (post-apo’, survie, rencontres, rebondissements) tout en continuant de développer l’histoire. couv43695907La narration est toujours aussi fraîche, familière, dynamique, parfois déroutante et amusante. Les réflexions de l’héroïne ne laissent pas de marbre : on sourit, on soupire, on compatit. J’ai d’ailleurs trouvé ses pensées plus réalistes que dans le premier tome : dans le chaos, elle ne pense plus qu’à la mode comme autrefois. Elle est moins frivole. Au contraire, elle a complètement cédé à la négligence et à la démence… Au début du roman, on découvre une Ruby à bout, fatiguée, solitaire, sale, défigurée, les nerfs à vif et tenant des propos incohérents. On sent que les événements ont fini par avoir raison d’elle. Malheureusement, la demoiselle n’a pas le temps de continuer à vivre dans la crasse, puisque son amie Saskia va venir à sa rencontre avec une sombre nouvelle. Le camp dans lequel elle s’était réfugiée avec Darius Spratt n’est pas sans danger : elle révèle à son amie que les scientifiques semblent agir dans l’ombre en faisant des expériences sur les gens… Cette paranoïa à l’encontre des médecins et des adultes m’a fortement rappelé Astrid dans la trilogie « Seuls au monde », puisque celle-ci va tenir les mêmes propos que Saskia… Et, comme elle, ses craintes constitueront un certain suspense dans le récit. Quoi qu’il en soit, c’est à partir de ce moment-là que les choses vont se bousculer pour Ruby ! La pauvre va avoir affaire à une succession d’événements, de révélations et de retournements de situation. Hormis quelques passages où l’héroïne sera contrainte de ne pas bouger, la majorité du livre est bourrée d’action ! On ne peut qu’être pris par le scénario qui ne laisse pas de place à l’ennui !

Même si l’ambiance est différente du premier opus, elle reste tout de même glaçante, sinistre, saisissante et pleine de mystères. Je ne m’attendais pas aux tournures qu’a empruntées le scénario ! Certaines choses dans la seconde partie m’ont bouleversée… On est vraiment dans du post apocalyptique où tout peut être un danger : la nature et les survivants. Tout peut basculer d’un moment à un autre et n’importe qui peut périr ! L’une des morts m’a d’ailleurs beaucoup peinée… Virginia Bergin a su proposer une suite inattendue, effroyable et prenante ! De plus, les sujets qu’elle va aborder grâce à Ruby et ce qu’elle va vivre m’ont beaucoup plu. Comme le premier tome, cette fiction pousse le lecteur à réfléchir sur la place de la science, de l’environnement ou des conditions de vie. Même s’il s’agit d’un roman ado/young adult, les thématiques sont plutôt bien développées ! On voit comment la fin du monde et la survie sont perçues par les rescapés. Bien que l’on reste sur l’idée d’homme qui est un loup pour l’homme et qui est prêt à tout, c’est très intéressant psychologiquement… De son côté, Ruby va évoluer. Même si elle est toujours un peu folle et fait preuve de beaucoup de sarcasmes, elle va se dévoiler davantage et va changer sa vision des choses. Elle fait enfin preuve de maturité et assumera ses responsabilités. Ainsi, si j’avais parfois eu du mal avec son caractère souvent agaçant et superficiel durant le premier tome, j’ai fini par définitivement m’attacher à elle dans « The Rain ».

Ce fut une très bonne lecture mettant en scène l’eau et la fin du monde. L’idée de petites illustrations ou de polices de texte spéciales dans la mise en page est toujours présente. Cela me plaît toujours autant. Cela dit, cette duologie n’est pas exempte de défauts : certaines remarques rendent la narration parfois floue, car la démence parasite de plus en plus la perception de Ruby. De ce fait, certains passages peuvent s’avérer confus. De plus, j’ai trouvé la fin très expéditive ! Il m’aurait fallu un ou deux chapitres supplémentaires, soit pour répondre à certaines questions qui restent sans réponse (ex : Princesse), soit pour éviter ce sentiment de fin rapide ! Quoi qu’il en soit, je garde une bonne image de cette saga en deux tomes dont l’ambiance du récit et la narration décapante ont su me conquérir. Les adeptes des scénarios « catastrophe » devraient apprécier.

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Si vous ne voulez pas que votre peau fonde comme de l’acide, ne restez pas sous la pluie et faites attention à l’eau que vous buvez…

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Citations

J’ai emprunté les sentiers de campagne en clignant des yeux plus rapidement qu’une lumière stroboscopique. Malgré le picotement incessant, j’ai essayé de ne pas les frotter. J’ai ouvert à tâtons toutes les barrières qui coupaient ma route. Je le faisais depuis des semaines : j’ouvrais des portails, des poulaillers (vous préférez ne pas savoir comment les volailles ont survécu, pas envie d’entendre parler du cannibalisme chez les poules, je suppose). Parfois je croisais des animaux, chevaux, cochons, vaches, moutons, lamas (pour de vrai, je vous jure ! En revanche le troupeau de licornes que j’ai vu passer, j’en suis moins sûre), et parfois pas. J’ouvrais tout de même toutes les clôtures.

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Les gens ont peur, c’est tout. Et, quand on a peur, on dit n’importe quoi.

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Il part, et je me rallonge. J’essaye de dormir. Grâce à la technique des couleurs et des formes… Elle refuse de marcher… au début… mais faites-moi confiance : quels que soient vos soucis, accrochez-vous, elle finit toujours par fonctionner… et faites-moi confiance : accrochez-vous. Toujours.

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Ma note

♥  4/5

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