Littérature jeunesse·Science Fiction

« Better World » d’Agnès Laroche

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « Better World »
Auteur : Agnès Laroche
Genre : Science-Fiction / Roman jeunesse – ado
Éditeur : Magnard jeunesse

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résumé du livre

Nell vit seule avec sa cousine depuis que ses parents travaillent au Japon. Chercheurs réputés, ils tentent de mettre fin à la pénurie d’eau dont souffre le monde entier. Pour son treizième anniversaire, ils font livrer à leur fille une e-friend, un robot à forme humaine. Ils espèrent que ce cadeau très spécial lui permettra de mieux supporter sa solitude. Mais très rapidement, des questions se posent. Cette e-friend est-elle animée de bonnes intentions ? Ne risque-t-elle pas plutôt de mettre Nell et ses parents en danger ? Est-elle une amie ou une ennemie ?

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Ma critique

Ce roman dédié aux 8-13 ans a attiré mon attention en raison de la thématique abordée dans la quatrième de couverture : la technologie servant à ne plus ressentir de la solitude… Or, on n’est malheureusement pas très loin de cette fiction. Certains individus exploitent déjà la technologie de façon abusive. On notera par exemple un japonais qui s’est marié avec un hologramme en novembre 2018, un Chinois qui s’est uni avec son robot humanoïde en 2017 ou encore une américaine qui a prononcé ses vœux avec une poupée zombie avec qui elle a passé une nuit de noces en février 2019… Bien sûr, ce sont des individus isolés qui ont opté pour un mode de vie aussi extrême que déroutant cependant, « Better World » n’est finalement pas si loin du compte avec son idée d’androïde de compagnie…couv7956841 J’étais donc curieuse de découvrir ce qu’allait proposer Agnès Laroche.

Ce roman d’anticipation met en avant des thématiques actuelles comme l’écologie, les pénuries, l’abus des écrans dans la société, les modifications organiques, les technologies, ainsi que la sécurité informatique, etc. Il est assez rare de trouver autant de sujets dans un livre de moins de deux cent pages… Et je dois reconnaître que j’aurais souhaité que l’histoire soit plus longue, afin de développer certaines choses. C’est un peu frustrant, car l’univers est très intéressant, puisqu’il s’agit du nôtre, mais dans le futur. L’eau est devenue une denrée rare, si bien qu’il est à présent interdit de posséder des végétaux naturels (tout est remplacé par des arbres transgéniques et des aliments modifiés) ou des animaux domestiques. On est dans un monde totalement artificiel où les humains subsistent grâce à de l’ultra-technologie que ce soit au niveau des moyens de transport ou de la communication. Les gens ne semblent plus avoir aucun contact entre eux et ce, dès le plus jeune âge, puisque les élèves utilisent un casque virtuel, plutôt que d’aller physiquement en cours. On est loin du concept de « vivre ensemble »… Ce qui fait assez froid dans le dos ! Évidemment, la petite Nell ne fait pas exception : ses parents travaillent sans cesse, si bien qu’elle vit loin d’eux avec sa cousine Julia. Ses journées sont calmes et dénuées de rencontres ou de contacts humains…

Pour que leur progéniture ne se sente plus seule, ses parents lui offrent alors un e-friend, un robot humain chargé de rester à ses côtés. Hélas, Nell est une demoiselle vive, un peu ingénue, mais surtout capricieuse, menteuse et colérique ! Elle n’a donc pas du tout été enchantée par ce cadeau, rejetant alors tout son courroux envers les adultes, même envers Julia qui a beaucoup de patience… Je n’ai pas spécialement adhéré au tempérament de la jeune héroïne : en plus de son côté sanguin, elle est souvent très naïve, ce qui va la conduire dans des situations périlleuses, notamment dans la seconde moitié de l’ouvrage. En revanche, j’ai apprécié sa relation avec Arno, un camarade de classe dont elle va se rapprocher et qui possède également un e-friend. Bien sûr, des événements étranges voire des débordements en lien avec les robots vont avoir lieu. En tant qu’adulte, je me doutais du chemin qu’allait prendre le scénario, si bien que j’ai trouvé la trame très prévisible… Néanmoins, les jeunes lecteurs seront peut-être surpris par toutes les conséquences de la fameuse option Omega… Par ailleurs, j’ai trouvé le dénouement précipité et trop facile. C’est dommage, car je n’aurais peut-être pas eu cette sensation avec une trentaine de pages supplémentaires !

Je ressors donc satisfaite, mais loin d’être totalement conquise ! « Better World » propose un bon message et aborde des thématiques pertinentes cependant, les choses ne sont pas assez abouties pour satisfaire les grands ados ou un lectorat adulte. En attendant, je pense que cela plaira à mes CM2-6ème qui cherchent un roman de science-fiction. Je leur recommanderai et croise les doigts pour qu’ils soient satisfaits.

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Citations

Jamais une machine, aussi humanoïde soit-elle, ne comblera votre solitude.
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Je suis trop jeune pour m’en souvenir, mais il paraît qu’avant les gens dépensaient l’eau sans compter, comme l’air qu’on respire. Je n’arrive même pas à l’imaginer.
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Nell sourit, elle n’hésite plus. Après tout, elle a treize ans, l’âge de prendre ses propres décisions, non ? Elle est peut-être là, la différence, après tout ?
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Ma note

3,5/5

7 réflexions au sujet de « « Better World » d’Agnès Laroche »

  1. Les exemples d’abus réels de la technologie que tu cites font quand même peur !
    Malgré les axes d’amélioration que tu relèves, je suis super tentée aimant beaucoup ces histoires où la technologie, au lieu de rapprocher, isole. Et puis, quand c’est de la jeunesse, j’ai une échelle de tolérance bien plus élevée quant aux trames prévisibles.

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  2. Je ne suis pas très surprise par ce que tu dis au début de ta chronique. Certaines personnes qui se marient avec des « robots ». C’est aberrant mais, en effet, le monde se tourne de plus en plus vers la technologie et, à mon avis, ce sera encore pire dans quelques années.
    Les divers sujets abordés par ce roman sont donc intéressants mais peut-être plus pour un public jeunesse. C’est un peu court 200 pages (comme tu le soulignes) et les points que tu peux soulever risque de me déplaire.

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