Romans

« La vie rêvée des chaussettes orphelines » de Marie Vareille

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « La vie rêvée des chaussettes orphelines »
Auteur : Marie Vareille
Genre : Roman contemporain
Éditeur : Charleston

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résumé du livre

En apparence, Alice va très bien (ou presque). En réalité, elle ne dort plus sans somnifères, souffre de troubles obsessionnels compulsifs et collectionne les crises d’angoisse à l’idée que le drame qu’elle a si profondément enfoui quelques années plus tôt refasse surface. Américaine fraîchement débarquée à Paris, elle n’a qu’un objectif : repartir à zéro et se reconstruire. Elle accepte alors de travailler dans une start-up dirigée par un jeune PDG fantasque dont le projet se révèle pour le moins… étonnant : il veut réunir les chaussettes dépareillées de par le monde. La jeune femme ne s’en doute pas encore, mais les rencontres qu’elle va faire dans cette ville inconnue vont bouleverser sa vie. Devenue experte dans l’art de mettre des barrières entre elle et les autres, jusqu’à quand Alice arrivera-t-elle à dissimuler son passé ?

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Ma critique

Après avoir passé un très bon moment avec « Là où tu iras j’irai », j’ai eu envie de plonger dans un autre roman contemporain de Marie Vareille. Mon choix s’est orienté vers son petit dernier dont le titre me faisait plutôt sourire… Cependant, le résumé indiquait clairement un changement d’ambiance par rapport au livre précédent ! En effet, les vacances et les quiproquos ont laissé place à une atmosphère plus sérieuse avec un drame qui a complètement changé la vie d’Alice, l’héroïne.couv12802010 Depuis, elle est en proie à plusieurs crises d’angoisses, à divers TOC, à des insomnies, à des prises de médicaments importants et à un rejet total d’autrui. Durant les premiers chapitres, on sent vraiment que la jeune femme ne va pas bien et qu’elle se trouve dans une impasse, à ruminer ce passé qu’elle tente de fuir par tous les moyens… On n’est pas du tout dans un cadre feel-good : Alice pleure souvent, elle est très froide et refuse toute aide. Les thématiques abordées sont également difficiles. Dès le début, on apprend par exemple qu’elle a tenté d’avoir un enfant avec son mari, mais que c’était quasiment impossible, malgré plusieurs tentatives et l’aide de la science… Ce sont des passages qui m’ont remuée ! Ce combat a rongé Alice et a créé beaucoup de tensions dans son couple néanmoins, cette mère en devenir se cache bien de nous dire ce qu’il s’est passé… Or, on la sait seule, loin de son pays d’origine et avec des secrets qu’elle espère avoir laissé sur un autre continent ! A-t-elle perdu son bébé ? Où est le mari ? Qu’en est-il de sa famille ? Que fuit-elle ? Le lecteur va se poser énormément de questions et va progresser avec curiosité…

Pendant longtemps, je me demandais où l’auteure voulait en venir, car l’histoire stagnait. Ainsi, j’ai mis du temps à rentrer dans cet ouvrage, d’autant plus que les réponses tardent réellement à arriver… (Même si je reconnais avoir deviné le secret d’Alice vers la moitié du livre et que cela m’a estomaquée !) Cela dit, malgré l’absence de rebondissements ou le rythme calme, la lecture n’est pas désagréable pour autant ! Grâce à une alternance entre le journal intime d’Alice narrant son passé et sa narration au présent, je n’ai pas eu la sensation d’ennui. J’ai surtout été touchée par la jeunesse de la trentenaire, notamment dans sa relation avec sa sœur, Scarlett. Non désirée par ses parents, cette dernière a toujours été mise de côté, rabaissée et non soutenue malgré tous ses efforts. Ces scènes de vie m’ont énormément émue car, en dépit de ce rejet constant, la petite Scarlett a toujours été déterminée à réaliser ses rêves. Sa force, elle la tire de son caractère, mais surtout de l’encouragement de son aînée. J’ai été bouleversée par la puissance de cet amour fraternel que l’on va découvrir au fil des chapitres. Cela prend vraiment aux tripes ! Aux côtés de ces deux sœurs, on sourit, on s’émeut, on a la larme à l’œil et on espère… La romancière a réussi à provoquer chez moi une pluie d’émotion avec ce tandem !

Ce titre est rempli de sentiments, d’humour (de temps en temps), de sujets sensibles qui sont brillamment retranscrits (acceptation de soi, jugement des gens qui nous entourent, échecs à surmonter, difficultés de concevoir un enfant, etc.) et d’humanité. La psychologie des personnages principaux est très bien développée, si bien que l’on ne peut qu’être touché. Nul doute que le lecteur va s’attacher à au moins l’un des protagonistes… Saupoudrez ces bons éléments d’une légère touche de romance ainsi que d’un brin de folie (surtout avec cette entreprise de chercheurs de chaussettes orphelines) et vous aurez le nouveau roman de Marie Vareille ! Ce fut une lecture profonde qui me donne envie de découvrir encore d’autres ouvrages de l’auteure, qu’importe le genre ou l’ambiance…

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Citations.
La vie est faite de minuscules décisions. A chaque pas, chaque action, chaque choix, nous avançons un peu plus sur un chemin plutôt qu’un autre. On sait ce qu’on accepte, mais on ne sait jamais ce à quoi on renonce. La simple réponse à une question en apparence enfantine peut changer le cours d’une destinée.
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Tu sais à force de travailler avec mes petits vieux, j’ai appris deux choses essentielles. La première, c’est qu’on se prend la tête toute la journée pour des trucs dont on ne se souviendra même pas dans un an, alors à l’échelle de toute une vie, autant te dire que ça n’aura plus la moindre importance. Et la deuxième, c’est que vivre vieux, c’est une chance que tout le monde n’a pas, alors les choses que l’on veut vraiment faire dans sa vie, les projets qui nous tiennent à cœur, il ne faut pas attendre avant de les entreprendre parce qu’on ne sait jamais quand ça s’arrête.
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Je suis sûre, que tu as toi aussi un Joshua Richardson dans ton lycée, Bruce : le prototype de l’abruti fini dont toutes les filles tombaient amoureuses comme on tombe d’une falaise. Un mètre quatre-vingt-cinq de débilité pure dissimulée derrière un sourire plus ravageur qu’une épidémie de grippe A en milieu confiné et des abdominaux qui méritaient d’être classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il avait dix-sept ans et ce simple fait lui conférait auprès de moi, gourdasse de treize ans et demi, un statut d’homme mûr terriblement attirant.
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Non, tu es un artiste, et tous les artistes sont des losers jusqu’au jour où ils réussissent.
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Ma note

4,5/5

19 réflexions au sujet de « « La vie rêvée des chaussettes orphelines » de Marie Vareille »

  1. Ce titre semble conquérir de plus en plus de lecteurs et je commence à être tentée d’autant que ton avis met en avant une chose que j’adore en littérature, les relations fraternelles fortes. Et puis l’idée du PDG de la start-up possède ce grain de folie auquel je suis bien incapable de résister.
    Vu ma PAL prioritaire, je ne sais pas quand, mais c’est un titre que j’espère lire un jour et croise les doigts pour être aussi séduite que tu l’as été.

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      1. Ah zut j’ai envoyé Le commentaires avant de le finir 😅😅 ma vie, mon ex et autres calamités est une Romance sympathique et rigolote parfaite pour l’été parce qu’elle nous fait voyager dans les îles paradisiaques 🤩
        Passe un très bon week-end 😀

        Aimé par 1 personne

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