Un avis de Saiwhisper
Titre : « Laisse-moi entrer »
Auteur : John Ajvide Lindqvist
Genre : Horreur / Fantastique / Thriller psychologique
Éditeur : Bragelonne
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Oskar a 12 ans, il vit seul avec sa mère au cœur d’une banlieue glacée de Stockholm. Il est martyrisé par trois adolescents de son collège. Eli emménage un soir dans l’appartement voisin. Un homme l’accompagnait. Elle sort le soir, semble ne craindre ni le froid ni la neige et exhale une odeur douceâtre et indéfinissable. Une magnifique et sanglante histoire d’amour et d’amitié entre deux êtres désespérément seuls et différents.
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Roman oscillant entre l’horreur, le fantastique et le thriller psychologique, « Laisse-moi entrer » est un ouvrage à l’ambiance glauque, malsaine, dérangeante, violente, touchante et insolite. Certaines choses m’ont plu, tandis que d’autres m’ont semblé sans intérêt. De ce fait, je ressors assez partagée ! Cela dit, j’ai appris qu’il existait une adaptation cinématographique. Je serais curieuse de la visionner, car certaines choses doivent être intéressantes à voir sur écran et j’ai entendu du bien du film !
Ce qui fait la force de ce livre, c’est clairement la relation entre le jeune Oskar et Eli, la mystérieuse voisine. Bien qu’elle mette du temps à se mettre en place, elle est progressive et donne réellement la sensation de se tisser sous les yeux du lecteur. Il faut savoir que tout ne commence pas dans la joie et l’insouciance ! En effet, les deux protagonistes commencent par se jauger, s’observer et se méfier. Or, les choses vont évoluer vers quelque chose tanguant entre l’attirance, la fascination, la complicité, la peur, le dégoût, le rejet, l’amour et l’amitié. C’est réellement un lien très particulier, unique et indéfinissable ! Au fil des chapitres, j’attendais toujours avec impatience les passages avec le tandem, car j’appréciais le fait de les voir se rapprocher. J’étais également impatiente de découvrir la nature d’Eli car, bien que l’on sache qu’elle est une sorte de vampire, on comprend rapidement que c’est bien plus que ça… C’est un réel plaisir de progresser dans l’intrigue pour en savoir plus… En outre, on se demande également pourquoi elle habite avec Hakan, une autre créature comme elle, mais aux mœurs répugnantes ! Ce dernier est aussi agaçant qu’horrifiant. J’ai trouvé ses actes abjects, notamment avec les jeunes adolescents qui semblent lui procurer du plaisir ! Il y a d’ailleurs plusieurs passages pédophiles enfantine dont je n’ai pas forcément compris l’intérêt, si ce n’est dégoûter le lecteur… De façon générale, je me suis souvent demandé à quoi servait ce personnage qui faisait foi d’antagoniste, mais dont les interventions étaient souvent troubles ! Les passages le mettant en scène m’ennuyaient le plus souvent, au point que j’étais soulagée lorsque la narration passait à quelqu’un d’autre !
Le récit ne se concentre pas uniquement sur le binôme principal et sur Hakan. Il va également mettre en avant de nombreux personnages secondaires devant faire face à ces changements occultes dans la ville ! Je reconnais que certains chapitres étaient pertinents toutefois, mon intérêt était surtout orienté vers le duo principal ou le quotidien difficile d’Oskar. En effet, le pauvre adolescent subit le pire tous les jours, puisque le gang de Jonny, Mike, Tomas et d’autres « camarades » de l’école le harcèlent ! Or, on n’est pas sur les petites brimades de temps en temps, mais de la lourde humiliation, de la violence gratuite et des actes susceptibles de blesser à vie ou de tuer ! J’étais révoltée face à ces scènes et je ne pouvais que comprendre l’esprit perturbé du jeune héros, incapable de faire face à cette haine montant en puissance ! Livré à lui-même, il n’a pas d’autre choix que de subir… « Laisse-moi entrer » n’est pas qu’un simple roman mettant en scène des vampires : il aborde plusieurs sujets difficiles et sensibles comme le harcèlement, la violence, la pédophilie, la prostitution, le suicide, la résilience, la solitude, la différence, l’immigration, l’alcoolisme, la drogue, etc. La critique sociale est bien présente… De ce fait, les thématiques sont variées et, malheureusement, parfois traitées aux dépens du rythme ! Ainsi, j’ai trouvé qu’il y avait quelques longueurs et reconnais que l’action ou les révélations se faisaient en dents de scie. J’ai d’ailleurs eu du mal à savoir où voulait en venir John Ajvide Lindqvist… En outre, j’ai été étonnée de constater que l’horreur n’était pas celle à laquelle je m’attendais. Certes, il y avait des passages sanglants, ésotériques et morbides dignes d’auteurs du genre comme James Herbert auquel John Ajvide Lindqvist fait un clin d’œil… Mais l’horreur concernait surtout les thématiques actuelles, celles que l’on peut croiser dans notre monde et dont le côté aussi malsain que réaliste font froid dans le dos…
Enfin, le dénouement m’a étonnée, si bien que je me suis questionné sur l’absence ou non de chapitres manquants… Avec du recul, certes, les choses sont satisfaisantes et ouvertes néanmoins, il me manquait quelque chose. Je suis donc ressortie mitigée par cet ouvrage insolite… Reste à voir ce que vaut l’adaptation !
Environ un an auparavant, Bobby, son chien, avait eu une infection à la patte et ils avaient fini par devoir le faire piquer. Le dernier jour, Oskar n’était pas allé à l’école mais était resté à la maison, allongé à côté du chien pour lui dire au revoir. Bobby dégageait la même odeur que la fille. Oskar fit une grimace.
– Est-ce que c’est toi qui sens aussi bizarre ?
– Sans doute.
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Il avait levé la main en classe, affirmé son existence et revendiqué qu’il savait quelque chose. C’était interdit. Ca lui était interdit. Ils trouvaient des tas de raisons pour le tourmenter : il était trop gros, trop laid, trop répugnant. Mais le vrai problème, c’était tout simplement qu’il existait, et tout rappel de son existence constituait un crime.
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La forêt qui, quelques années auparavant, lui avait paru menaçante, le repaire de ses ennemis, lui semblait à présent être une maison et un refuge. Les arbres s’écartaient respectueusement sur son passage. Il ne ressentait pas une once de peur même s’il commençait à faire vraiment noir. Aucune angoisse pour le lendemain, quoi qu’il lui réserve.
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Il n’a pas de visage.
Steffan avait un jour vu un toxicomane qui, au cours d’une hallucination, s’était claqué la tête contre un mur à plusieurs reprises. Il avait vu un homme qui avait voulu souder un réservoir d’essence sans l’avoir vidé au préalable. Il lui avait explosé au visage.
Mais rien ne l’avait approché de ça.
Le nez de l’homme avait été complètement rongé, ne laissant que deux trous sur le visage. La bouche avait fondu, les lèvres s’étaient scellées ensemble, à l’exception d’une petite ouverture au coin. Un œil s’était écoulé sur ce qui avait été une joue mais l’autre… L’autre était grand ouvert
Steffan fixait cet œil, la seule chose qui présentait encore une apparence humaine reconnaissable au milieu de cette masse informe. L’œil était rouge et, lorsqu’il essayait de cligner, seule une moitié de pan de peau se levait et s’abaissait. Là où le reste du visage aurait dû se trouver, il n’y avait plus que des morceaux de cartilage et d’os qui pointaient entre des lambeaux irréguliers de chair et de morceaux de tissu noirci. Les muscles brillants mis à nu se contractaient avant de se détendre, se contorsionnant comme si la tête avait été remplacée par une masse d’anguilles fraîchement tuées et découpées.
Tout le visage, ce qui avait été un visage, était doté d’une vie qui lui était propre.
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Je ne sais pas si je me laisserai tenter en ce moment, c’est peut être un peu trop sombre pour moi …
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Je peux comprendre… Surtout que certains passages sont vraiment glauques !
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Ambiance malsaine ???… 😟
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Ohhh oui ! Ne serait-ce qu’avec les passages de viols ou prostitutions pédophiles….
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Ah oui… C’est un livre dur, quand même. Mais qui soulève de grosses thématiques aussi… Je ne sais pas trop si j’ai envie de me tourner vers lui. J’hésite 😬
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Je ne sais pas si tu accrocherais. C’est assez spécial.^^ J’ai peur que le manque de rythme te dérange…
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Le film ne me tentait pas vraiment mais l’ambiance du livre pourrait m’intéresser même si le livre traite de sujets très lourds.
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