Littérature jeunesse·Romans policiers / Thriller

« Protège-la » d’Olivier Gay

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « Protège-la »
Auteur : Olivier Gay
Genre : Thriller / Littérature pour ados
Éditeur : Gallimard

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résumé du livre

Malgré sa belle gueule, Quentin n’est pas vraiment le gendre idéal. Plus doué pour la baston que pour les maths, il a abandonné le lycée et travaille dans un petit garage de banlieue. Le jour où un milliardaire menacé de mort lui demande de protéger sa fille à son insu, Quentin pense avoir trouvé le job de rêve. Mais du lycée hyper-sélect aux boîtes des beaux quartiers, la jeunesse dorée de Paris lui réserve quelques mauvaises surprises. Quant à Camille, sa protégée, elle n’est pas la jeune fille sage qu’on lui avait décrite. Pas du tout…

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Ma critique

Adepte des écrits d’Olivier Gay, je guette toujours ses publications et je craque lorsque la thématique m’intéresse. L’idée de jeune garde du corps devant surveiller une adolescente fille de riche m’amusait car, connaissant l’auteur, le duo allait certainement se révéler explosif ! De plus, j’étais persuadée que l’histoire allait être bourrée d’humour, d’action et de piques bien senties entre les protagonistes. Finalement, je ressors satisfaite, mais loin d’être totalement sous le charme de ce one-shot. Je pense qu’il plaira à un lectorat plus jeune que moi, en particulier aux garçons adeptes des thrillers. L’un de mes principaux regrets concerne le tandem Quentin / Camille. Pourtant, séparément, j’ai apprécié les deux adolescents.

Quentin, dix-sept ans, est du genre débrouillard, bagarreur, grande-gueule, cynique, crâneur et fonceur. Avant de se ranger en tant que mécano, puis garde du corps infiltré, il trempait dans des affaires illégales comme le deal de drogue, le vol et la castagne. Il a d’ailleurs fait de la prison pour jeunes… D’habitude, j’ai un peu de mal avec les bad-boys, mais le jeune homme a un franc-parler qui m’a plu. De plus, il sait généralement ce qu’il veut et, malgré son casier judiciaire, prône de belles valeurs comme la loyauté ou la famille. Ainsi, Quentin s’est finalement révélé être plutôt attachant. J’ai pris plaisir à le voir de nouveau intégrer les bancs du lycée pour protéger Camille…

Cette dernière m’a paru très mystérieuse et plutôt intéressante. Bien que j’aurais souhaité avoir parfois son point de vue (N.B. : Pour une fois, la narration est uniquement masculine ! C’est aussi rare qu’appréciable !), j’ai apprécié ses interventions ainsi que ses goûts littéraires. C’est une demoiselle confiante, droite dans ses bottes, dynamique, franche avec ses amies, mais discrète dès qu’il est question d’agir dans l’ombre. Contrairement à ce que l’on peut craindre en lisant le titre du livre, Camille n’est pas une princesse : elle a du tempérament et agit. Si elle se retrouve en difficulté, c’est à cause de la grosse fortune de son père qui attire les vautours… Ou des nombreuses tentatives d’enlèvement à plusieurs ! J’avoue que j’aurais souhaité que l’on approfondisse un peu plus Camille toutefois, le peu que j’en ai vu m’a plu.

Hélas, comme dit plus haut, leur binôme n’a pas su m’émerveiller. Je m’attendais à autant de piquant que dans la saga La magie de Paris ou Le Noir est ma couleur. Quentin et Camille se taquinent cependant, il m’a manqué une petite étincelle, comme avec les anciens duos d’Olivier Gay. De plus, il manquait d’interaction pour que leur idylle sonne réellement crédible… Cela dit, cela ne m’a pas empêchée de trouver les deux adolescents mignons, notamment dans les quelques scènes servant à les rapprocher…

L’intrigue prend le temps de s’installer : la mise en place est assez lente, afin que le lecteur puisse découvrir toutes les facettes de la personnalité de Quentin. C’est également l’occasion de rencontrer l’entourage que le jeune infiltré va côtoyer : Lydie, Jim, Camille, Ousmane, etc. Hélas, le fait que ce soit un titre sans suite a contraint l’auteur au manque de développement de ces camarades. On va ainsi apprécier le noyau qu’ils forment, mais pas vraiment s’attarder sur leur personnalité individuelle. Il en va de même pour les anciens contacts du jeune homme qui, eux aussi, m’ont paru prometteurs et sympathiques, bien qu’ils ne soient pas assez exploités.

Malgré ces bémols, j’ai pris plaisir à suivre les aventures de Quentin. Olivier Gay a toujours une plume agréable et fluide ainsi qu’une petite touche d’humour. Certes c’est moins prononcé que dans La Magie de Paris néanmoins, c’est tout de même présent, en particulier à travers les dialogues. De plus, une fois la moitié du livre passée, le rythme a commencé à s’intensifier et à prendre des allures de thriller / page-turner. Nul doute que le récit plaira à un lectorat de collégiens/lycéens appréciant les œuvres d’infiltration et d’action. Je suis d’ailleurs curieuse d’avoir les premiers retours de mes jeunes lecteurs, lorsque je leur proposerai de découvrir cet ouvrage.

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Citations

Elle fronça les sourcils devant une définition particulièrement difficile de ses mots croisés et suçota le bout de son stylo.
– Je ne t’ai jamais vu pleurer pour une fille, observa-t-elle enfin.
– Je pleurais pas vraiment, protestai-je.
– Je ne t’ai jamais vu avoir autant de poussière dans l’œil pour une fille, se corrigea ma mère.

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– Je ne supporte pas les livres qu’on nous oblige à lire en classe. Les classiques, ça m’assomme. Alors qu’en dehors du lycée, je lis beaucoup plus.
– Sérieux ? Quoi par exemple ? demanda-t-elle en sirotant son verre.
– Eh bien, je ne sais pas… Quand j’étais gamin, j’ai dévoré les Cherub, par exemple. Ou encore Le Noir est ma couleur (1). Ou les Bottero.

(1) Eh ouais, placement produit, kess tu vas faire ?

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– On ne veut de mal à personne, insista-t-il. On est juste là pour protéger… quelqu’un.
– Qui ?
– Une fille, une lycéenne. Ses parents sont pétés de thunes, et ils nous donnent de l’argent chaque mois pour qu’on la surveille discrètement et qu’on la protège de ceux qui pourraient lui vouloir du mal.
– Et elle s’appelle comment, la fille que vous surveillez ?
– Le secret professionnel…
– Tu veux que je t’écrase professionnellement les couilles ?

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Je ne m’attendais pas du tout à ce qu’un type ouvre la porte à la volée et me colle le canon d’un révolver directement contre le cœur.
– Donne-moi une bonne raison de ne pas tirer, tout de suite et maintenant.
– Ça ferait du sang sur vos chaussures ?

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Ma note

3/5

3 réflexions au sujet de « « Protège-la » d’Olivier Gay »

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