« Avec des Si et des Peut-être » de Carène Ponte

Un avis de Saiwhisper

Titre : « Avec des Si et des Peut-être »
Auteur : Carène Ponte
Genre : Littérature contemporaine / Fantastique
Éditeur : Pocket

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Aimeriez-vous savoir quelle serait votre vie si vous aviez fait d’autres choix ?Prof de français au lycée de Savannah (-sur-Seine), Maxine vit en colocation avec Claudia (et ses crèmes au jus d’herbe fermenté), elle aime Flaubert (ses élèves, Stromae), courir avec ses deux meilleures amies (trois cents mètres) et aller chez le dentiste (sa sœur). Maxine croit aux signes et aux messages de l’Univers. Pourtant elle ne peut s’empêcher de se demander : « Et si j’étais allée ici plutôt que là, si j’avais fait ceci au lieu de cela, ma vie serait-elle chamboulée ? » En bonne prof de français, Maxine aime le conditionnel… Mais à trop réfléchir Avec des si et des peut-être, ne risque-t-on pas d’oublier de vivre au présent ? Et si la vie décidait de lui réserver un drôle de tour ?

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Un autre joli titre signé Carène Ponte que j’ai tiré de ma PAL ! Je suis contente d’avoir découvert cet ouvrage pétillant et distrayant. Un petit bonbon à savourer le temps d’une journée. Une fois encore, j’ai trouvé plusieurs passages rafraîchissants, drôles, surprenants ou touchants. C’est par exemple le cas avec l’atypique mamie Moune ou encore Inès, une petite coquine qui dessine partout et utilise le sac à main de sa tata pour faire un bateau pour les Playmobils dans le bain (j’imagine tellement la scène !). Vous l’aurez compris : l’auteure fait de nouveau mouche avec son histoire contemporaine, un peu fantastique et avec plein de beaux messages !

Cette fois-ci, on suit les mésaventures de Maxine, professeurs de français à la recherche d’un sens à sa vie, de l’amour et d’un avenir qui lui correspond. Elle vit en collocation avec son amie Claudia, une écolo-vegan dont je n’aimerais pas goûter les breuvages ! Le duo fait partie d’un groupe d’amies : Samya, une gentille prof de maths (Si si si, ça existe !) ainsi qu’Audrey, une conseillère d’orientation. Comme ma lecture de « D’ici là, porte-toi bien » remonte à plus d’un an, j’ignore s’il s’agit de la même Samya… Toutefois, c’est bien possible, car l’auteure aime faire des clins d’œil à ses propres romans ! On aura d’ailleurs plusieurs petites piqûres de rappel à « Tu as promis que tu vivrais pour moi ». Quoi qu’il en soit, les trois comparses ne sont pas vraiment développées, ce qui est bien dommage, cependant, elles forment un noyau sympathique. Leurs soirées étaient explosives, tandis que la plupart de leurs répliques étaient vraiment savoureuses ! (On en veut plus, Mme Ponte ! Faites-leur un spin-off !) Ces amies sont surtout vraiment bienveillantes : elles se soutiennent en cas de coup dur et sont toujours présentes les unes pour les autres.

À y réfléchir, je pourrais presque les préférer à Maxine… Celle-ci est, finalement, un personnage assez « classique »… Et c’est ce qui m’a un peu bloquée au début du roman : la belle enseignante manquait parfois de peps et de consistance. Assez peu sûre d’elle, la jeune femme a beau avoir de l’humour, je m’attendais à un caractère plus prononcé comme, par exemple, celui de Molly, l’héroïne de « Tu as promis que tu vivrais pour moi » ou encore celui de Pauline, celle de « Vous faites quoi pour Noël ? ». Lorsqu’elle brillait, c’était surtout à côté d’autres personnages pétillants comme ses trois amies, sa sœur aînée, sa grand-mère Moune ou encore la dévouée Emma… De ce fait, j’ai eu quelques difficultés à m’attacher à elle.

Ce qui fait la force de ce livre, c’est son soupçon de magie qui survient au bout de cent pages. En effet, par un curieux hasard, la vie de Maxine va radicalement être modifée ! On va alors faire face à de nouveaux personnages et à un changement d’ambiance radical… mais bien plus dynamique ! Le rythme s’est considérablement accéléré une fois ce premier tiers passé, si bien que je n’ai pas lâché mon livre de la soirée ! Il fallait absolument que je le dévore jusqu’au bout ! Carène Ponte ne m’a pas déçue : elle a su jouer la carte de l’humour, de l’émotion et des belles valeurs, notamment familiales. J’ai refermé cet ouvrage avec le sourire aux lèvres et des pensées positives plein la tête… C’était une bonne lecture feel-good ! (Par contre… Pourquoi ce choix de couverture, pour la version de poche ? Elle n’a rien à voir avec l’histoire…)

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Réécrire sa vie, c’est aussi prendre le risque de modifier des choses auxquelles on tient. Un peu comme s’il y avait des effets secondaires. Je vis au présent, je regarde devant et j’avance. Les paroles de ma mère résonnent en moi. Au fond, c’est sans doute elle qui a raison. A quoi bon les si et les peut être?

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– Et que faites-vous dans la vie, Georges ? Je l’interroge en m’asseyant à mon tour sur un des fauteuils.
– Assouplisseur de chaussures taille 41.

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Mais quand j’ai besoin de me détendre après un lundi comme celui-ci, ponctué de soupirs d’élèves désespérés par Gustave Flaubert, il me faut un bon épisode de The Walking Dead. Les zombies qui s’entre-tuent et se dévorent les uns les autres, ça m’ apaise.

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– Il va revenir les filles, hein ? Il va réaliser qu’il fait une énorme connerie ? Tout va s’arranger ?
Dans le regard d’Audrey, je devine qu’elle a déjà une petite idée du cadeau de bienvenue qu’elle lui réservera : probablement lui enserrer les testicules avec du fil de fer barbelé pour lui passer l’envie de recommencer. Tout en pondération et en délicatesse, à son image.

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♥♥♥♥ 4/5