Littérature jeunesse

« Je m’appelle Maryam » de Maryam Madjidi et Claude K. Dubois

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « Je m’appelle Maryam »
Auteurs : Maryam Madjidi et Claude K. Dubois
Genre : Roman jeunesse / Autobiographie
Éditeur : L’école des loisirs

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résumé du livre

Avec ses parents, Maryam doit quitter le pays où elle est née. Elle va devoir dire au revoir à ses poupées. Apprendre à jongler avec la langue d’ici et la langue de là-bas. Manger des plats qu’elle n’a jamais goûtés. Découvrir un monde où elle sera une inconnue. Un monde où il faut tout recommencer. Jusqu’à ce que quelqu’un lui demande : « Comment tu t’appelles ? »

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Ma critique

couv44537745Après avoir apprécié l’histoire du loup rouge abordant la migration, voici les aventures de la petite Maryam qui touchent à la même thématique. On suit une bambine qui, pour survivre, a quitté son pays avec ses parents. Ainsi, elle a dû abandonner ses amis, ses jouets, sa grand-mère. Ce changement est un choc : la voilà partagée entre deux cultures et deux langues. Elle n’arrive pas à s’adapter à cette nouvelle vie. La solitude la ronge et, malgré tous ses efforts pour garder la tête hors de l’eau, la fillette s’enferme dans le mutisme et ne mange plus. Le texte est plein de sensibilité, de réalisme et de poésie. J’ai trouvé que les émotions de Maryam étaient vraiment bien retranscrites ! On a de la peine pour elle et on ressent son mal-être…

Même si les jeunes lecteurs n’ont pas forcément vécu la même chose que la narratrice, je suis certaine qu’ils seront touchés par ce qu’elle traverse. Il est aisé de s’imaginer seul, sans camarades de jeu et sans rien pour s’occuper. L’auteure, Maryam Madjidi, a une plume délicate, simple, authentique et pleine de pudeur. On sent qu’elle s’est inspirée de sa propre expérience, lorsqu’elle a dû fuir l’Iran… Le style de Claude K. Dubois, l’illustrateur, m’a également charmée. Il a un coup de crayon doux, rond et épuré. Pour souligner la peine de l’héroïne, il privilégie les teintes grises. Puis, lorsque les choses s’améliorent, des touches de couleurs apparaissent, laissant place à des illustrations magnifiques et aux couleurs pastel ! L’ensemble est réussi et change des fictions que les petits lecteurs peuvent habituellement trouver.

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Citations

– Mais je ne veux pas donner mes jouets. Je veux les emporter avec moi.
– On ne peut pas, on n’a pas assez de place dans nos valises, et c’est beau de donner.
– Non, je suis obligée de donner, ce n’est pas la même chose.
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Dans sa tête, deux langues parlent sans cesse en même temps.
Sa tête est énorme et lourde à porter avec ces deux langues qui se chamaillent à l’intérieur.
Laquelle choisir ?
Maryam ne sait pas. Alors elle se tait.

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Maryam au fond d’elle, a un peu honte de la langue de sa mère. Elle voudrait que sa mère lui parle dans la langue de l’école. Elle ne veut pas être différente des autres.

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Ma note

4,5/5

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