Romans

« La part des anges » de Bruno Combes

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « La part des anges »
Auteur : Bruno Combes
Genre : Roman contemporain
Éditeur : Michel Lafon

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résumé du livre

Lisa a perdu le goût de vivre depuis la mort accidentelle de son fils. Avec son mari et sa fille, elle quitte Paris pour s’installer dans une ferme isolée au fin fond du Périgord, La Part des Anges, dans l’espoir de se reconstruire. En vain… Jusqu’au jour où Lisa découvre, niché dans le grenier de la vieille bâtisse, le journal d’Alice qui a vécu à La Part des Anges quatre-vingts ans auparavant. Page après page, Alice y raconte toutes les épreuves que la Seconde Guerre mondiale lui a fait traverser, de son mari déporté en Allemagne aux pires souffrances qu’elle a dû endurer pour assurer la sauvegarde de sa famille. Deux âmes égarées vont ainsi se rencontrer à l’abri des murs de ce lieu mystérieux. Devant le courage d’Alice, Lisa trouvera-t-elle la force de se reconstruire ? Deux époques, deux femmes, une leçon de vie et d’espoir.

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Ma critique

Grâce à une adhérente de la médiathèque, j’ai pu continuer de découvrir la plume de Bruno Combes. Celui-ci avait su me séduire avec « Je ne cours plus qu’après mes rêves ». Hélas, ses autres ouvrages – des romances un peu trop naïves ou faciles à mon goût – n’avaient pas réussi à me combler, si bien que j’ai tardé la lecture de ce dernier prêt. Je ne vous ferais pas languir davantage : « La part des anges », que cette connaissance a pourtant adoré et chaudement recommandé, n’a pas su me convaincre. Cela dit, je persiste à dire que la plume de l’auteur est agréable : un style très fluide, poétique, simple et doux. On tourne les pages avec aisance, car Bruno Combes arrive aussi bien à retranscrire les émotions de ses personnages féminins que masculins. Je lui trouve une sensibilité rare et je regrette d’autant plus le fait que je n’accroche au contenu de ses histoires !

couv44155147Cet écrit aborde des sujets difficiles avec, en point central, la perte d’un enfant. En tant que jeune maman, je reconnais que je n’avais pas envie d’être confrontée à ce sujet… C’est également pour cela que j’ai repoussé ma lecture. Ici, la pauvre Lisa, la mère d’Emilie et autrefois de Théo, a perdu son fils à cause d’un chauffard. Le garçon n’avait que huit ans. Il avait des rêves et toute la vie devant lui… Pour Lisa et ses proches, c’est la descente aux enfers. Le lecteur assiste, impuissant, à la dépression de toute la famille : les grands-parents qui réagissent à leur façon, la petite Emilie qui encaisse tout le stress de ses parents, Hugo le papa qui m’a semblé assez exemplaire malgré la situation et Lisa qui n’arrive pas à relever la tête, car elle se sent responsable. J’ai aimé le fait que l’auteur n’apporte aucun jugement de valeur aux personnages. En dépit de ses erreurs, le mari est passé par toutes les phases, mais s’est toujours accroché pour sa compagne et pour leur fille cadette. Il va faire énormément d’efforts… Néanmoins, il constate avec amertume que son épouse s’éloigne inexorablement de lui et que c’est peut-être la fin de leur histoire… Peut-on alors lui jeter la pierre quand la suave Sarah vient lui faire les yeux doux ? Cèdera-t-il à la tentation ? Les sentiments pour sa femme peuvent-ils renaître avant qu’il ne soit trop tard ? Avant le drame, cette dernière était une mère géniale, enthousiaste, communicative, pétillante et pleine de vie. Mais comment lui en vouloir de ne pas remonter la pente ? Comme le souligne Bruno Combes, le deuil d’un enfant est impossible… On ne se remet jamais de cette épreuve. On doit simplement réapprendre à vivre, au moins pour l’enfant qui reste… Ce roman retrace tout le parcours de cette femme perdue : son chemin vers l’acceptation et la résilience…

Le contexte du livre est donc lourd. Chargé d’émotions. Je reconnais avoir trouvé la lecture trop pesante avec tout ce qu’il se passe en moment… En ce moment, la littérature est synonyme d’évasion chez moi. Lire de tels sujets me mine plus qu’autre chose. De plus, cette héroïne à la dérive ne m’a pas paru attachante. Certes, j’éprouvais de la compassion pour elle toutefois, je la trouvais trop molle, renfermée et pas spécialement passionnante. Hormis le fait qu’elle aide les gens à apprendre l’Anglais, Lisa n’a pas l’air d’avoir de loisirs ou d’intérêt particulier. Elle se laisse porter. Même lorsqu’elle ira mieux, sa personnalité n’a pas réussi à me toucher. Elle m’a semblé si transparente et concentrée sur sa douleur ! À l’inverse, son époux fut un personnage plus intéressant. On assiste vraiment à ses efforts au sein du couple, en tant que père, puis en tant qu’Homme. Malgré le deuil qui lui pèse sur les épaules, il ne cesse d’encourager sa femme ou de prendre soin de leur fille. Son travail l’occupe beaucoup toutefois, il ne va pas arrêter de chercher des solutions. Un homme plutôt idéal.

Comme le mentionne le résumé, Lisa va trouver un carnet datant de la Seconde Guerre mondiale. Or, c’est ce bel outil qui lui permettra de faire la rencontre d’Alice, la femme d’un soldat français. Aux côtés de l’héroïne, on va découvrir l’histoire du couple, leurs épreuves, l’attente, le travail dans les champs, les problèmes familiaux, … Quelques passages sont terribles cependant, je n’ai pas ressenti grand chose pour Alice et Gabriel. Des romans historiques sur 39-45 se déroulant sur le front, dans les camps, en ville ou dans les champs, j’en ai déjà parcouru plusieurs… Des destins sombres, poignants et révoltants, j’en ai malheureusement lu d’autres… Et c’était généralement plus fort émotionnellement que le quotidien de ce duo !… De ce fait, je n’ai pas eu le déclic lors de la lecture des carnets de lettres.

Malgré ma déception, « La part des anges » (dont j’adore l’idée du titre !) est un ouvrage correct qui saura trouver son public. S’il n’a pas été à mon goût, cela n’aurait peut-être pas été le cas il y a quelques années. Loin du contexte sanitaire et si j’avais lu moins d’œuvres historiques sur la Guerre, j’aurais sans doute eu un ressenti différent !

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Citations

Se souvenir souvent. Résister à chaque instant. Espérer un nouveau printemps. Aimer éternellement.

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Les épreuves ne se comparent pas, elles se vivent et se surmontent.

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C’est parfois difficile de se pardonner, mais il faut savoir effacer la rage envers soi même et les autres . Il est nécessaire d’accepter ce que l’on ne peut pas changer et de se dire qu’au-delà de l’absence il restera éternellement le souvenir doux et réconfortant d’une voix, d’un visage. Se pardonner ce n’est pas oublier, c’est décider de se tourner vers la vie.

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La vraie richesse, ce n’est pas de trouver de l’or, c’est de transformer ce que l’on a en or ! Ton trésor, fabrique-le toi-même.

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Ma note

2/5

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