Horreur·Romans policiers / Thriller

« Toutes blessent la dernière tue » de Karine Giebel

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « Toutes blessent la dernière tue »
Auteur : Karine Giebel
Genre : Thriller psychologique / Horreur
Éditeur : Belfond

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résumé du livre

Maman disait de moi que j’étais un ange. Un ange tombé du ciel. Mais les anges qui tombent ne se relèvent jamais… Je connais l’enfer dans ses moindres recoins. Je pourrais le dessiner les yeux fermés. Je pourrais en parler pendant des heures. Si seulement j’avais quelqu’un à qui parler…
Tama est une esclave. Elle n’a quasiment connu que la servitude. Prisonnière de bourreaux qui ignorent la pitié, elle sait pourtant rêver, aimer, espérer. Une rencontre va peut-être changer son destin…

Frapper, toujours plus fort. Les détruire, les uns après les autres. Les tuer tous, jusqu’au dernier. Gabriel est un homme qui vit à l’écart du monde, avec pour seule compagnie ses démons et ses profondes meurtrissures. Un homme dangereux. Un matin, il découvre une inconnue qui a trouvé refuge chez lui. Une jeune femme blessée et amnésique. Qui est-elle ? D’où vient-elle ?

Rappelle-toi qui tu es. Rappelle-toi, vite ! Parce que bientôt, tu seras morte.

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Ma critique

couv6192836Ce pavé de 750 pages, je l’ai dévoré en deux jours ! Impossible de décrocher et, pourtant, je peux vous assurer que cette lecture était intense, brutale, révoltante, cruelle, inhumaine, toxique, crue, détaillée et sensible… Pour rédiger ce thriller psychologique horrifiant, Karine Giebel s’est rapprochée de l’Organisation Internationale Contre l’Esclavage Moderne (OICEM)… Et je pense que cela se sent… Le portrait de son héroïne ainsi que les sévices qu’elle va subir sont aussi crédibles qu’ignobles ! Attention, ce roman n’est clairement pas à mettre entre toutes les mains ! Âmes sensibles, passez votre chemin ou essayez de prendre du recul, car ce que vont traverser certains personnages est abominable… Outre la manipulation psychologique et le viol, on est sur un degré de violence inouï et insupportable ! Honnêtement, il faut avoir l’estomac bien accroché…

Vous l’aurez compris : on plongeant dans ce récit, vous ne vous en tirerez pas indemne ! Par le passé, j’avais déjà lu un ou deux titres mettant en scène l’esclavagisme moderne cependant, ces titres étaient rarement allés aussi loin que l’autrice française. Celle-ci m’a donné envie de vomir, de hurler et de me révolter à la place de l’héroïne et de ses semblables. Je n’imagine pas que l’on puisse faire si mal à quelqu’un… Qu’on l’humilie à ce point… Qu’on le maltraite jusqu’à ce qu’il manque d’en mourir… Qu’on l’exploite, alors que ce n’est qu’un enfant… Et pourtant, quand on met le nez dans quelques témoignages abordant le sujet de l’esclavage moderne, on ne peut qu’être épouvanté de ce dont est capable l’être humain !

L’histoire est construite à travers une double intrigue : celle de la petite Tama, fillette vendue par sa famille qui va vivre l’Horreur en France, et celle de Gabriel, un individu mystérieux qui va croiser la route d’une jeune femme amnésique. Tour à tour, les personnages se livrent à travers une narration plurielle incroyablement bien gérée. Une fois encore, Karine Giebel a su me bluffer grâce à ses héros et à ses anti-héros complexes, durs, à vif, malmenés par la vie et remplis de surprises. Au début de cet ouvrage, je pensais avoir fait le lien entre ces deux histoires. Sachez que j’avais tort. Impossible de le deviner avant de progresser dans sa lecture ! Or, pour moi, c’est une bonne chose, car j’aime être étonnée ou menée en bateau par un.e écrivain.e !

Thriller psychologique agissant comme un roman coup de poing, je gage que vous ne resterez pas de marbre face à certains passages ou face à quelques thématiques. Impossible de ne pas ressentir de la compassion, du mal-être, de la peine et de la gêne pour Tama et, plus généralement, pour tous ces gens qui sont exploités quotidiennement sans que l’on en ait connaissance… On m’avait spécifiquement recommandé « Toutes blessent la dernière tue ». Je comprends maintenant pourquoi. Voilà un ouvrage puissant qui va certainement me hanter durant un certain temps

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Citations

Tout le monde doit porter un nom. Porter un nom, ça veut dire qu’on existe.
Lui choisir un nom, c’est comme lui montrer qu’il compte pour moi.

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Je ne me serais jamais cru capable d’aimer ainsi. J’ignore si c’est une force ou une faiblesse. En tout cas, ce n’est pas un choix.

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La mère comme la fille peuvent passer des heures devant leur téléphone et ne s’en séparent jamais. Tout comme Adina ou Charandon, d’ailleurs.
Alors, Tama réalise qu’il existe mille façons d’être un esclave.

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À chaque livre, j’ai l’impression qu’une porte s’ouvre quelque part dans ma tête. Les verrous cèdent, les uns après les autres. Un livre, c’est comme un voyage, dans l’espace ou le temps. Dans l’âme des hommes, dans la lumière ou les ténèbres.

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Ma note

 

4,5/5

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