Littérature jeunesse

« Violette et Régis » (La Vie de Château T1) de Clémence Madeleine-Perdrillat et Nathaniel H’Limi

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « Violette et Régis » (La Vie de Château T1)
Auteurs : Clémence Madeleine-Perdrillat et Nathaniel H’Limi
Genre : Roman jeunesse
Éditeur : L’école des loisirs

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résumé du livre

Les parents de Violette sont morts. Elle ne peut pas habiter toute seule, elle n’est qu’en CM1. L’assistante sociale qui s’occupe d’elle lui a dit que maintenant elle irait habiter chez son oncle, le frère de sa mère. Elle ne l’a pas vu depuis six ou sept ans mais elle s’en souvient très bien : il était vieux, gros et il puait. Quand elle arrive à Versailles, elle découvre que Régis-le-puant n’a pas changé et que sa maison est aussi horrible que lui. Violette est sûre d’une chose : elle ne peut pas vivre ici.

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Ma critique

Apparemment, ce roman est tiré d’un film éponyme. Pour ma part, je ne l’ai pas visionné toutefois, je serais curieuse de comparer, car j’ai l’impression que l’on a dû utiliser plein de raccourcis pour parvenir à goupiller une histoire complète en cent pages… Cela dit, le contenu est plein de tendresse et brasse plusieurs thématiques sensibles et actuelles ! En effet, la petite Violette vient juste de perdre ses parents… Ces derniers sont morts lors des récents Attentats à Paris… Même si ce point est traité avec pudeur, cette lecture nécessitera sans doute un petit temps d’échange avec un adulte. En effet, le jeune lecteur n’aura pas forcément connaissance de cet événement (pas Français, trop jeune au moment des faits, etc.). Or, je pense qu’il est important de le sensibiliser ou de répondre à ses questions…

Malheureusement, on n’a pas expliqué grand-chose à cette petite orpheline. Tout ce que sait Violette, c’est que son univers a vacillé. D’après leur testament, ses parents ont souhaité la laisser grandir aux côtés de son oncle Régis. Hélas, la bambine va avoir bien du mal à s’adapter à cette nouvelle vie… Son immense tonton (qui pue !) a beau faire des efforts, elle refuse de lui laisser sa chance ! Elle préfère se terrer dans le mutisme, ne pas manger ou faire des fugues… On est face à une petite puce perdue, endeuillée, troublée et renfermée… Personnellement, j’ai fondu devant cette pauvre fillette au tempérament bien marqué… Cependant, elle n’est pas le personnage qui m’a le plus charmée ! Celui qui m’a touchée en plein cœur, c’est Régis, cet homme bourru, bienveillant, observateur et taciturne ! Sa relation avec sa nièce est pleine de maladresse, d’incompréhension, mais surtout de douceur. Tous deux forment un joli duo que tout oppose !

L’histoire est très dynamique. On passe rapidement d’une scène à une autre, ce qui ne provoque aucun ennui. De plus, la narration plurielle avec l’alternance de points de vue des personnages principaux comme secondaire est bien gérée. Elle apporte du rythme, tout en permettant aux lecteurs de cerner tout ce petit monde ! Cela dit, on a la sensation que la relation des personnages évolue en un clin d’œil… En tant qu’adulte, j’ai été frustrée par ces ellipses et par ce manque de développement. Il m’aurait fallu une ou deux pages supplémentaires pour voir le tandem s’apprivoiser au jour le jour. J’aurais également désiré que l’on s’attarde davantage sur quelques pièces du Château de Versailles et pas uniquement sur la fameuse « Araignée » ! Il aurait été sympathique de glisser quelques informations sur les lieux de façon pédagogique ou humoristique ! Néanmoins, je pense qu’un jeune lecteur trouvera parfaitement son compte et tournera aisément les pages. C’est le principal.

Les dessins (ou extraits du dessin animé ???) sont vraiment jolis et colorés. Les protagonistes sont très expressifs. Personnellement, c’est tout à fait mon style ! J’ai également aimé le fait que l’on brise certains stéréotypes comme avec l’ancien métier de Régis… Mais, j’ai un peu serré les dents en constatant que le seul personnage de couleur est une femme de ménage à la peau noire ! Certes, le cliché est volontaire et l’autrice en joue (en particulier avec une belle réplique d’Olga !) toutefois, cela m’a un peu gênée… Malgré ces défauts, j’ai passé un bon moment avec ce binôme apprenant à s’apprivoiser ainsi qu’avec ce petit groupe hétérogène et bienveillant. En outre, l’ouvrage est vraiment riche grâce à tous les sujets qu’il brasse. On n’est pas sur une simple petite histoire naïve et facile. Au contraire, même si le dénouement est positif, c’est très sensible et ancré dans la réalité. Je suis curieuse de lire la suite ou de visionner le long-métrage !

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Bonus : La bande-annonce du dessin animé / long-métrage !

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Citations

Je lui ai acheté un beau pull jaune. Je ne connaissais pas la taille, alors j’ai pris le plus grand, comme ça, ça peut faire robe en même temps. C’est pratique.
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Personne ne m’a rien expliqué. On me dit que papa et maman sont partis. Moi, je sais bien qu’il ne sont pas « partis », ils sont morts, voilà. Ça arrive. Aujourd’hui, c’est leur enterrement. Je regarde tous ces gens qui sont venus, habillés en noir. Ils sont élégants, je n’ai jamais vu autant de gens vêtus de la même façon réunis. Moi aussi je suis en noir mais ça ne se voit pas car j’ai mis mon habit préféré par-dessus : mon ciré jaune.
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Sur le seuil de la porte, j’ai dit au revoir à Violette. J’ai un gros rhume ces derniers temps, je n’arrête pas de me moucher… mais je dois dire que c’était bien pratique pour cacher mes larmes… Je n’avais pas envie qu’elle parte, Violette est un petit soleil.
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Mon cœur bat très fort dans ma poitrine, comme s’il allait remonter dans ma gorge, s’évader. Je serre la grosse main de Régis et je sens que mon cœur aussi a changé de place, il bat dans ma main.

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Ma note

4/5

2 réflexions au sujet de « « Violette et Régis » (La Vie de Château T1) de Clémence Madeleine-Perdrillat et Nathaniel H’Limi »

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