Littérature jeunesse

« Le jour d’Igor » d’Agnès Debacker et Vincent Pianina

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : Le jour d’Igor
Auteurs : Agnès Debacker et Vincent Pianina
Genre : Roman jeunesse
Editeur : L’école des loisirs

résumé du livre

Tout le monde connaît la réputation du Grand Méchant Loup, Igor, un animal terrifiant, la langue pendante, les yeux luisants, qui vit dans la forêt. Mais tout le monde connaît aussi la curiosité des enfants. Et lorsque, le dimanche, Judith se rend chez Grand-Maman, elle ne peut pas résister : il faut qu’elle s’aventure dans les bois. Sauf que ce Grand Méchant Loup n’est pas exactement comme on pourrait le croire. Il préfère qu’on le laisse seul, et il a l’air effrayé. Mais est-ce qu’il l’est vraiment ou est-ce qu’il fait semblant ? Comment le savoir ?

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Ma critique

Judith est une petite fille qui n’écoute pas toujours ses parents : lorsqu’elle va apporter de la nourriture à sa grand-mère, elle aime se faire peur en faisant un détour de plus en plus loin dans la forêt… Jusqu’au jour où elle tombe sur Igor, un loup pas comme les autres ! En effet, ce dernier n’est pas une bête sanguinaire ou violente comme le disent certaines histoires. Il est même tout l’inverse : doux et attentionné, il se nourrit de fraises, de pissenlits et de tisanes. le jour d'Igor Agnès DebackerDe plus, il aide les autres animaux comme les oisillons ou les lapins. Cet animal brise les idées préconçues sur le loup, puisque la plupart des personnages s’attendent à ce qu’ils soient mangés ou attaqués par ce grand méchant loup. Cette réputation lui colle à la peau et il en souffre… La petite Judith va découvrir qu’il ne faut pas juger autrui selon des racontars : en apprenant à connaître Igor, elle va se faire un nouveau compagnon…

Comme dans « Krol le fou » de Sigrid Baffert et Aurore Callias, le lecteur va assister à une réelle amitié qui se tisse au fil des pages. Les deux amis vont se donner souvent rendez-vous. Bien que cette rencontre soit atypique, elle n’en demeure pas moins adorable. La relation entre ces deux personnages est touchante et très mignonne. Pourtant, elle sera plus d’une fois mise à rude épreuve, notamment lorsque la grand-mère va disparaître et que le chasseur va assurer avoir vu le loup l’enlever. Or, seul Igor habite la forêt… Et si son patrimoine génétique l’avait transformé en monstre affamé ? Le doute plane, mais Judith mène l’enquête. Le récit est plutôt bien construit puisque, jusqu’à la dernière page, le lecteur est rempli de doute sur la véritable nature du loup.

Globalement, l’histoire est mignonne, même on se trouve face à un énième conte du Petit Chaperon Rouge revisité. C’est assez classique, cependant Agnès Debacker met en avant quelques idées comme la tolérance, les stéréotypes et l’ouverture d’esprit. Certains passages sont bien trouvés, tandis que d’autres ne sortent pas vraiment de l’ordinaire. J’ai surtout eu du mal avec les illustrations qui ne sont vraiment pas à mon goût. Hormis les décors, je n’ai pas du tout apprécié la représentation des protagonistes, surtout celle d’Igor que j’ai trouvé assez laid… Cela dit, l’idée des teintes bleutées pour chaque dessin est une belle idée. « Le jour d’Igor » est donc un roman jeunesse pas trop mal à découvrir si l’on aime les contes revisités

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Citations

– Mais, je vous assure, monsieur le loup, reprend Judith la voix toujours tremblante. Je n’ai pas du tout envie de vous dévorer !
– Peut-être, mais t’es quand même habillée en rouge.
– Et alors ?
– Et alors ? Et alors, j’ai un vague souvenir qu’en présence des petites filles habillées en rouge, ça finit avec un fusil pointé sur le museau et des cailloux dans le ventre. Et je ne sais pas si tu sais, mais ça se digère très mal les cailloux.

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Et puis franchement, poursuit-il, t’as déjà vu un loup traîner avec une fille ?

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Un oisillon en profite pour se poser sur la tête d’Igor et picorer son crâne. Igor se retient de rire sous ses chatouilles. Lorsqu’il relève le museau, l’oiseau se colle à son oreille comme pour lui murmurer un secret puis s’envole rejoindre le nid.
Judith et Igor ont à présent les deux yeux rivés vers la cime de l’arbre, avec l’air d’écouter ce qui se trame là-haut. « S’il faut être un oiseau pour devenir son ami, je demanderai une paire d’ailes à mon anniversaire », songe Judith.

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Ma note

♥  3/5

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