Littérature jeunesse·Young adult

« Falalalala » d’Emilie Chazerand

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « Falalalala »
Auteur : Emilie Chazerand
Genre : Littérature ado – young adult / Roman contemporain
Éditeur : Sarbacane

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résumé du livre

Chez les Tannenbaum, on est petit. Trois générations d’achondroplases, soit sept naines, gèrent ensemble Tannenland, le paradis réduit des animaux miniatures. Deuxième curiosité alsacienne après la cathédrale de Strasbourg, experte ès Bredele et productrice des meilleurs shows de Noël de la région, cette famille n’a rien d’ordinaire. Sauf peut-être Richard, 19 ans, le seul garçon de la tribu. Le seul grand, aussi.

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Ma critique

Abandon vers la moitié du livre. Pourtant, j’ai essayé ! Hélas, une pluie d’éléments pénibles ont eu raison de moi… J’avais repéré « Falalalala » sur les réseaux sociaux et j’avais failli craquer en l’achetant, car j’ai vraiment adoré « La fourmi rouge » et « Le génie de la lampe de poche » de la même auteure. J’ai toutefois limité mes achats, gardant en mémoire ce titre que j’espérais découvrir un jour… Ce qui est arrivé, puisque j’ai découvert que mon réseau de bibliothèques l’avait acquis ! couv74578125Mes attentes concernant l’humour ont été comblées : comme dans les autres publications d’Emilie Chazerand, les pages regorgent de remarques désopilantes ou de situations improbables. Mais peut-être était-ce trop ? J’ai parfois eu une impression de surenchère, me demandant même si l’ambiance allait être toujours aussi loufoque ou si on allait enfin basculer sur quelque chose d’un peu plus sérieux…

Il y a donc de l’humour, c’est indéniable néanmoins, cela ne fait pas tout ! Je ne suis pas vieux jeu toutefois, j’ai été choquée par la vulgarité de la narration ou des dialogues. Il y a énormément de vocabulaire grossier comme turlute, putain, merde, bite, sperme, queue, etc. Je rappelle qu’il s’agit d’un ouvrage à destination des ados. On peut employer un langage jeune et un peu vulgaire, mais je n’aime pas que ce le soit autant ! Pour moi, il y a une limite. De ce fait, j’ai trouvé l’ambiance assez dérangeante… Ajoutons à cela que je n’ai pas apprécié la construction temporelle du récit : souvent, on passe d’une scène du présent à une autre du passé en un paragraphe. Il est difficile de comprendre ce basculement temporel ! Cela a notamment été le cas au début du roman, lorsque Richard était dans un groupe de discussion. D’un seul coup, on est passé sur un flash-back, puis à un autre, avant de revenir dans le présent, pour ensuite parler longuement d’un personnage secondaire. Que l’on soit fatigué ou non, cette narration n’est pas évidente à suivre !

L’autre point qui m’a perdue est le nombre de protagonistes. Entre les huit membres de la famille Tannenbaum, les membres du groupe de discussion et les rencontres que va faire Richard, j’ai été complètement larguée par tous ces noms ! Hormis trois individus, j’étais incapable de mémoriser qui était qui… Par ailleurs, je me suis longuement demandée où allait l’auteure. En effet, le rythme est assez absent (du moins, dans la moitié que j’ai lue) : il ne se passe rien, on se contente de découvrir les personnages sans comprendre le but de ce scénario (si ce n’est la découverte des origines du grand héros et l’approfondissement des Femmes de la famille). De ce que j’ai compris dans les critiques des autres lecteurs, le récit met vraiment du temps à se mettre en place et finit par décoller plus tard… Pour la plupart, ce n’est pas dérangeant, car l’humour prend le dessus. Malheureusement, cela n’a pas été mon cas. J’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans le livre ou à m’attacher à l’un des membres de cette petite famille achondroplase… Malgré tout, j’ai tout de même poursuivi ma lecture, espérant un autre ressenti… Peine perdue. Je ne prenais pas de plaisir avec cette histoire hivernale. J’ai donc décidé d’abandonner. Dommage ! Peut-être que je réessayerai plus tard néanmoins, je doute que mon ressenti diffère. 

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Citations

Un cerveau humain pèse environ 1,5 kg, et engendre approximativement 7 263 872 milliards de questions par an.
Dès que ce petit organe rose et spongieux sort de sa période de rodage pour fonctionner à plein régime, nous nous mettons à entailler, déchiqueter et décortiquer infatigablement notre paisible quotidien avec les petits scalpels tranchants de nos existentielles et souvent stériles interrogations.
Nous déambulons sur les trottoirs de notre conscience, tranquilles, habités seulement de nos émotions habituelles, quand soudain ils surgissent, tel un prédateur sexuel jaillissant du local à poubelles de notre psyché.
« Ils » : les « pourquoi », les « et si » et autres « est-ce que ».
Et là, c’est déjà foutu.
Qui suis-je, pourquoi-je et Dieu dans tout ça ?

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Ludovika, elle avale des tas de bouquins. Pièces de théâtre, essais, nouvelles, elle a tout le temps un livre à la main et des citations en tête. Si on la scalpait, on trouverait une bibliothèque dans son crâne, c’est certain ! Quand elle est dans sa chambre et moi dans l’atelier, si sa fenêtre est ouverte, je peux l’entendre rire. Elle rit seule. Et ça fait sourire toute la maison. Et puis parfois, comme ça, elle pleure à gros bouillons. Le nez dégoulinant entre deux pages, elle se mouche dans tout un chapitre. Elle vit des trucs qui m’échappent ! Qui nous échappent à tous. Elle est dense, complexe, multiple. Jamais limpide, cernée, finie… Elle traverse d’autres vies que la sienne. Elle est pleine de gens et de mondes et de paysages…

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Je sais, j’aurais dû venir avec des fleurs. Ou un Tampax coupé en deux. Ou un roulé à la confiture. Mais la noix de coco, c’est plus… c’est plus moi. Je suis une noix de coco, tu vois ? Et je crois que t’en es une aussi et… et que c’est génial. Parce qu’on est pas obligés de se faire passer pour des mandarines, quand on est ensemble. On peut être des noix de coco, tous les deux. L’un pour l’autre.

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– Il ne m’a pas forcée, Richard, pas du tout. On est amoureux et c’est ce que font les gens amoureux.
– Non-non-non ! Quand on est amoureux, on se tient la main, on regarde les nuages en se disant « Oh, un lapin ! », on rit et on s’embrasse ! Point.
– Bah oui, c’est ce qu’on a fait ! Sauf que nous, on a regardé les nuages en se disant « Oh une bite ! » et ça nous a donné des idées. Ce n’est pas notre faute !

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Ma note

1/5

19 réflexions au sujet de « « Falalalala » d’Emilie Chazerand »

  1. En effet, je n’ai pas entendu beaucoup de bien de ce livre dont Sarbacane semble pourtant avoir fait l’un de ses titres phares cette saison… Au moins cela me conforte dans mon idée : je ne le lirai pas ! On préfère toujours faire le plein de bons conseils positifs, mais si cela peut nous éviter de passer du temps sur un livre que l’on n’appréciera pas…

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    1. Oui, il a vraiment fait un buzz à sa sortie, l’hiver dernier.
      Je pense que tu fais bien de faire une impasse sur ce titre. L’auteure en a fait des meilleurs et, si ce sont des romans de Noël que tu cherches, il y en a des mieux.^^ (ex : les Carène Ponte)

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  2. waaat c’est l’autrice de la fourmi rouge ? ouhhh comme j’avais pas aimé XD
    Je déteste quand on change de temporalité tout le temps, argg
    et puis le langage grossier ça a tendance aussi à me taper sur les nerfs.
    Bref, je pense pas que je vais aimer ce livre XD !
    Kin

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    1. A ce point ? 😮 Perso, j’avais bien rigolé. (Cela dit, je ne me rappelle plus de l’histoire. Juste que c’était fun…)
      Tellement pour la temporalité versatile et le langage grossier ! Tu peux faire l’impasse sur ce titre sans regret, du coup ! xD Y’a un tel combo d’éléments qui te déplaisent.

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  3. La langue Française est beaucoup trop belle et riche pour que je sois tentée d’offrir ce livre à un de « mes ados ». Certes ce sont des mots dont ils n’ignorent pas l’existence, mais je suis de ceux qui pensent que littérature est censée nous élever, nous tirer vers le haut.

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      1. Même quand la thématique ne me passionne pas, si la plume est belle, eh bien je me laisse bercer 🙂 . Mais tous ces mots orduriers, non vraiment, je passe mon tour. Je n’appelle pas ça de la littérature.

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